- Gwennel Ar Kerga
À l'origine, il y eu cet "incident" : le diagnostic d'un psychiatre de Montpellier
Dernière mise à jour : 24 avr.
À l'origine, il y eu cet "incident" : le diagnostic d'un psychiatre de Montpellier à l’encontre de notre anti-héros. On ne peut rien reprocher à ce praticien qui établit cela après 3 semaines d’observation, durée de l’internement du patient dans une unité psychiatrique au cœur du pôle universitaire de Montpellier. C'était un peu avant l'an 2000, de mémoire....
Donc le mal était identifié : Schizophrénie. Alors les proches en furent notifié sans détour, sans ménagement, comme certains médecins qui annoncent un cancer « comme ça » ou ces vétérinaires qui vous piquent votre cher animal « comme ça »…. Vingt cinq ans plus tard le malade réussirait à remonter aux sources de sa schizophrénie, à la faveur d'une thérapie mene par une admirable psychologue.: il envisageait, comme origine de sa maladie, son séjour au Etats-Unis, à l'âge de 17 ans. Il faut le comprendre. Ce fut un choc psychologique d'une violence inouïe. Il aurait pu reprendre à son compte les derniers mots de Kurtz dans le roman de Conrad, "Au cœur des ténèbres" : "L'horreur! L'horreur!"
Ce pays l'effrayait et le fascinait comme un enfant face au méchant clown de "Ça"
Mais une telle réaction est-elle surprenante? Comment une personne intègre peut-elle résister plus d’une semaine dans un tel pays de cinglés ? Alors rester 1 mois sur les terres du belliqueux Oncle Sam ne pouvait être sans conséquence sur une petite nature comme lui. Son séjour linguistique fut bénéfique, de cet unique point de vue….pour le reste, deux décénnies s’écouleront avant qu’il ne réalise les dégats psychiques d’un séjour prolongé sur les terres yankies.
La graine de la schizophrénie était plantée dans son psyché et allait se développer avec discrétion, pour lui exploser le crâne et la vie en plein cursus d'ingénieur quelques années plus tard, à Montpellier.
Depuis Il vivait cela relativement bien …..Parce qu’il avait un avantage non négligeable sur bon nombre de contemporains supposés « équilibrés » : il connaissait sa faiblesse, il acceptait sa maladie, et cela en devenait une force. Il avait un ennemi et il le connaissait….
Peu de gens le réalise ou acceptent un fait imparable : nous avons tous un ennemi parce que nous en avons besoin.
Une fois cela accepté , ce qui n’est pas une mince affaire pour la majorité, il faut l’identifier ou les identifier pour le ou les surveiller….c’est important de connaître son ou ses ennemis
Alors notre anti-héros finalement ne se plaignait pas. Il se satisfaisait de son statut de schizophrène car non seulement il connaissait son ennemi mais pouvait facilement le surveiller . La réciproque était vrai bien entendu mais peu importe . Il était son propre ennemi, en parfait schizophrène .
Le second point positif: Cet ennemi vivait en lui donc le reste du monde lui semblait bienveillant et il ne semblait avoir aucun adversaire en dehors de lui-même. Improbable mais vrai : il vécu ses 45 premières années comme enfermé dans une bulle d’innocence ….

A Artan. extrait de "L’incident."